LE MONSIEUR ET LE QUINCAILLIER

 

Le monsieur : Bonjour, monsieur.
Le quincaillier : Bonjour, monsieur.
Le monsieur : Je désire acquérir un de ces appareils qu'on adapte aux portes et qui font qu'elles se ferment d'elles-mêmes.
Le quincaillier : Je vois ce que vous voulez, monsieur. C'est un appareil pour la fermeture automatique des portes.
Le monsieur : Parfaitement. Je désirerais un système pas trop cher.
Le quincaillier : Oui, monsieur, un appareil bon marché pour la fermeture automatique des portes.
Le monsieur : Et pas trop compliqué.
Le quincaillier : C'est-à-dire que vous désirez un appareil simple et peu coûteux pour la fermeture automatique des portes.
Le monsieur : Exactement, et puis, pas un de ces appareils qui ferment les portes si brusquement...
Le quincaillier : ...Qu'on dirait un coup de canon ! Je vois ce qu'il vous faut : un appareil simple, peu coûteux, pas trop brutal, pour la fermeture automatique des portes.
Le monsieur : Tout juste. Mais pas non plus un de ces appareils qui ferment les portes si lentement.
Le quincaillier : ... Qu'on croirait mourir ! L'article que vous désirez, en somme, c'est un appareil simple, peu coûteux, ni trop lent, ni trop brutal, pour Le monsieur : Vous m'avez compris tout à fait. Ah ! et que mon appareil n'exige pas, comme certains systèmes que je connais, la force d' un taureau pour ouvrir la porte.
Le quincaillier : Bien entendu. Résumons-nous. Ce que vous voulez, c'est un appareil simple, peu coûteux, ni trop lent, ni trop brutal, d'un maniement aisé, pour la fermeture automatique des portes.
Le monsieur : Eh bien ! montrez-moi un modèle.
Le quincaillier : Je regrette, monsieur, mais je ne vends aucun système pour la fermeture automatique des portes.

 

Alphonse ALLAIS